Reconnaître et réparer
Au lendemain de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement des régimes communistes, la question de la restitution des biens juifs pillés par le Troisième Reich a défrayé la chronique et mobilisé les communautés juives du monde entier. C’est également dans ces années que l’on prend conscience de la spécificité du judéocide et de la nécessité de garder vive la mémoire de cette tragédie.
Dans ce contexte, plusieurs pays ont mis sur pied des commissions d’étude pour enquêter sur le sort réservé aux biens dits juifs pendant et après la guerre. En Belgique, la Commission nationale de la Communauté juive de Belgique pour la Restitution (CNCJBR) a enclenché en 1995 le combat qui a mené au processus d’indemnisation et de restitution aux victimes, leurs ayants-droit ou leurs héritiers moraux. Ces restitutions, ces indemnisations ainsi que l’adoption de nouveaux statuts pour les victimes juives de la guerre ont tenté une réparation, par définition impossible.
Le présent essai, qui relève de l’histoire immédiate, permet de comprendre les débats que suscite immanquablement la conjonction d’une mémoire douloureuse, d’une légitime exigence de justice et d’une non moins lancinante attente de reconnaissance morale.